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Dans la cour des grands

Dans la cour des grands

Publié le lundi 2 novembre 2020 à 08:51

 

Dans la cour des grands

Dix élèves issus des IME de Commercy, Thierville et Vassincourt fréquentent depuis septembre le collège Emilie du Châtelet à Vaubecourt où ils suivent avec bonheur un enseignement adapté au milieu des autres enfants de l’établissement.
Fiers d’être au collège ! Bruno MARCHAL peut lui aussi respirer ce sentiment de bonheur que les dix enfants des IME de Commercy, Thierville et Vassincourt éprouvent en partageant les bancs du collège Emilie du Châtelet, aux côtés des 170 autres élèves suivant le cursus scolaire classique. « Ils aiment raconter leur journée, nous dire ce qu’ils ont fait en cours et en dehors des cours. A peine deux mois après la rentrée, ils se sont déjà fait des copains en cours de sport ou dans la cour de récréation » raconte Bruno, responsable de l’IME de Commercy et coordinateur de la politique scolaire de l’ADAPEI de la Meuse. « Nos élèves suivent des cours à part, mais ils font des maths, du français, même de l’Anglais, et ils doivent également suivre les mêmes règles de disciplines que tous les autres collégiens » précise-t-il. Le moindre retard les conduit alors dans le bureau de la vie scolaire, la moindre absence doit être signalée par les parents. Pas de favoritisme, « Madame GUILLART, leur enseignante spécialisée, et Madame Jeronne, leur éducatrice, les font travailler de façon très studieuse, du lundi 13 heures au vendredi 16h15 », assure Bruno.

L’école de la vie

Intégrés dans les séances de sports hebdomadaires dispensées par Vincent POTTELETTE, les enfants de l’ADAPEI partagent quelques heures supplémentaires avec leurs nouveaux amis, qu’ils croisent aussi dans la salle informatique, le centre de documentation, ou encore durant les épreuves UNSS du mercredi après-midi. Deux projets pédagogiques vont agrémenter l’année scolaire sur le thème du « cinéma dans la classe ». Un premier film sera visionné (« Billy Elliot ») et permettra aux élèves d’aborder le thème de la différence. « Il y aura ensuite un second film, « Les glaneurs et les glaneuses », grâce auquel sera étudié le sujet de la réutilisation des matériaux. C’est d’actualité, bien sûr, et c’est aussi un excellent moyen de placer nos enfants au centre de la société, de leur permettre d’être davantage encore acteurs sociaux, acteurs de la vie », conclut le coordinateur de l’association meusienne.
Acteurs ? Aucun doute qu’ils aient envie de l’être, mais les élèves ont également un avenir personnel à tracer, avenir que l’inclusion dans le collège de Vaubecourt rend encore plus possible. Après la mise en service d’unités d’enseignement externalisées en maternelle et en primaire, l’ouverture des portes d’un collège démontre que les limites du possible ne sont jamais figées. Après le primaire et le collège, frapper à la porte du lycée n’est pas utopique.

S’intégrer en cours d’année

Si sept des dix élèves retenus, en fonction de leur âge de leur autonomie, suivront l’année scolaire au collège Emilie du Châtelet dans son intégralité, trois autres têtes blondes laisseront leur place à leurs petits camarades des IME de Commercy, Vassincourt et Thierville. « C’est important aussi de permettre au plus grand nombre de bénéficier de cette unité d’enseignement », apprécie Bruno MARCHAL.

Des interrogations vite effacées

Le projet de création au collège de Vaubecourt ne s’est pas fait dans la précipitation, ni sans prises de contact au préalable. Plusieurs mois de travail ont été nécessaires en amont et en collaboration avec l’Education Nationale, le collège Emilie du Châtelet, et les parents d’élèves. Une visite de pré-rentrée avait été effectuée à la fin du mois d’août avec les enfants, puis avec les parents le 15 octobre dernier. Le projet avait été présenté en février dernier à toutes les parties prenantes de l’opération. « Il y avait naturellement quelques petites interrogations, qui ont été levées grâce à un film que l’on a projeté et qui expliquait, notamment aux collégiens, le but de cette unité d’enseignement. Et les deux premiers mois de scolarité ont totalement effacé les doutes qui auraient pu encore subsister », assure Bruno.